LES SITES : PAJA BLANCA et AZUFRAL
Démarrage du partenariat : 2020
LE CONTEXTE
Le programme de reforestation communautaire déployé dans les Andes colombiennes par HUMY et son partenaire Impulso Verde Colombia vise à protéger un écosystème unique au monde, le páramo, fournissant 60% à 70% de l’eau potable en Colombie. C'est l’un des écosystèmes montagnards les plus riches en biodiversité de la planète.
Les páramos se situent entre 3 000 et 4 000 m d’altitude entre les forêts et les neiges éternelles de la cordillère des Andes. Ils sont menacés de disparition par le changement climatique et l’extension des surfaces agricoles (culture de la pomme de terre et pâturages pour la production laitière).
En 2019, un tiers de la ville d’Ipiales a subi une coupure d’eau durant 2 mois en raison de précipitations réduites et d’une capacité de stockage naturelle altérée par la destruction répétée des páramos.
Il est dès lors urgent de protéger ces écosystèmes et de stopper leur destruction. L’implication des communautés paysannes et indigènes Pastos est essentielle, d’une part parce qu’elles en sont les premières bénéficiaires et d’autre part parce qu’elles les connaissent mieux que quiconque et en sont les gardiennes.
Le pajamo Paja Blanca et le cratère d'Azufral sont nos principales zones d'intervention.Les deux sites sont situés dans le département du Nariño au sud‑ouest du pays, dans la cordillère des Andes.
Le Parc Naturel Régional du Páramo Paja Blanca est situé à 40 km au sud‑ouest de la ville de San Juan de Pasto (Pasto) et à 15 km de la frontière avec l’Équateur.
Il présente une surface de 4 634 ha, dont 3 100 ha sont caractérisés par des habitats naturels. Les 1 500 ha restants correspondent à des zones cultivées ou des pâturages. Les altitudes sont comprises entre 3 000 et 3 625 m sur le territoire du parc. Ce complexe de páramos a la particularité d’être isolé des autres complexes de même type, il peut être assimilé à une île au milieu de zones fortement perturbées par les activités humaines.
Au début des années 2000, en seulement 10 ans (entre 1997 et 2007), le Páramo de Paja Blanca a perdu un quart de son aire d’origine. Le Parc Naturel Régional a une surface de 3100 hectares, dont 13 micro‑bassins versants et des sources d’eau importantes qui alimentent en eau potable 36 hameaux et 6 villages des 7 municipalités de sa zone d'influence. Le Páramo de Paja Blanca est également connu sous le nom de Chiltalzón, qui signifie en langue indigène « mont rempli d'eau ».
Le cratère de l'Azufral mesure 3 km de diamètre, il est occupé par un lac, le Laguna Verde. Il se dresse à 4 070 mètres d'altitude. De nombreux cours d'eau naissent sur les pentes de l'Azufral. Il s'agit au nord‑est du río Azufral, au sud du río Telléz et à l'ouest du río Güiza.
ENJEUX DE CONSERVATION
Plus de 35 espèces d’arbres natives sont produites et plantées au sein du programme, dont les principales sont les suivantes :
- Arrayán (Myrcianthes leucoxyla)
- Capote (Machaerium capote)
- Cedrillo (Trichilia pallida)
- Charmolan (Myrsinaceae)
- Colla blanca y negra (Smallanthus pyramidalis)
- Pandala (Prunus huantensis)
- Pumamaqui (Oreopanax ecuadorensis)
- Punde (Piper Aduncum)
La faune de Paja Blanca :
- 11 espèces de mammifères dont 3 en danger de disparition (tapir des montagnes, ours à lunettes, daguet rouge nain)
- 144 espèces d'oiseaux dont 2 en danger de disparition (tangara de Wetmore, cotinga de Remsen)
La faune d'Azufral :
- 25 espèces de mammifères dont 4 en danger de disparition (tapir des montagnes, ours à lunettes, daguet rouge nain, lapin du Brésil)
- 183 espèces d'oiseaux dont 2 en danger de disparition (tangara de Wetmore, cotinga de Remsen)
- 24 espèces d'amphibiens dont 11 en danger de disparition (osornophryne guacamayo, niceforonia brunnea, pristimantis ocreatus, gastrotheca espelieta, gastrotheca orophyllax, centrolyne buckleyi, pistimantis pugnax, pristimantis repens, pristimentis leucopus, atelopus ignescens, pistimantis trepidotus)
STRATÉGIE DE CONSERVATION
- Renforcer et animer le réseau de pépinières communautaires et leur assurer un débouché pour les plantules produites.
- Assurer des revenus réguliers aux familles impliquées dans les pépinières communautaires qui assurent la production de plus de 35 espèces d’arbres natives.
- Améliorer la productivité des petits producteurs de lait par le modèle du sylvopastoralisme.
- Développer des activités économiques alternatives à la déforestation (apiculture et transformation des produits naturels).
PARTENAIRE : IMPULSO VERDE
AUTRES PARTENAIRES LOCAUX :
- Le SENA (Service National d’Apprentissage) de la ville d’Ipiales.
- La UNAD (Universidad Nacional Autónoma y a Distancia – Université Nationale Ouverte et à Distance), qui dispose notamment d’une expertise forte et reconnue en sylvopastoralisme.
- La AUNAR (Corporación Universitaria Autónoma de Nariño – Corporation Universitaire Autonome du département du Nariño), pour appuyer le programme pour l’autonomisation des associations communautaires.